I Watch: ‘’Saïed combat tout...sauf la corruption’'
Le président de l'Organisation non gouvernementale I Watch, Wajdi Belloumi, a considéré, dans une déclaration à Mosaïque FM, ce mardi 31 janvier 2023, que la Tunisie a chuté dans les indices de lutte contre la corruption, sur un plan international.
"La Tunisie occupe désormais la 85ème place, sur un total de 180 pays. Il s'agit de la pire position, depuis 2012. Elle a, également, obtenu la moyenne la plus basse en sept ans, soit 40 points su 100", a déclaré Belloumi, en marge d'une conférence ayant pour titre: "Saïed a tout combattu, sauf la corruption".
Parmi les causes de cette chute, il y a la fermeture des sièges de l'Instance nationale de lutte contre la corruption de façon arbitraire, depuis plus d'un an et demi. "Ceci a provoqué un harcèlement des experts, des témoins et des lanceurs d'alerte, dans le secteur public, en plus du désormais refus des employés de dénoncer la corruption, de crainte de représailles", a-t-il encore dit.
Et d'ajouter que l'absence du Parlement, depuis un an et demi, d'un côté et le fait que le président de la République a protégé ses décrets de toute poursuite judiciaire, de l'autre, avec ce que cela suppose comme absence d'une surveillance parlementaire des différents appareils de l’Etat, ont torpillé un des principaux principes de la démocratie qui consiste dans l'équilibre entre les pouvoirs et la surveillance mutuelle.
Belloumi a aussi considéré que la politique gouvernementale ne consiste que dans des slogans, sans concrétisation, notant que parmi les autres causes de cette position, figure la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et la désignation d'un Conseil provisoire qui n'a pas de prérogatives garantissant son indépendance.
Toujours dans le même sens, il a évoqué le recul des indices économiques et sociaux qui ont eu une influence négative sur les investisseurs, non seulement du point de vue économique mais aussi de la capacité de l'Etat et de ses appareils à appliquer la loi et à lutter contre la corruption politique.